« J’ai eu la chance lors de mon entrée au collège à Saint Galmier( loire) d’avoir un professeur de français, Mr Lafont qui nous à fait découvrir et aimer toutes les formes artistiques : le Théâtre, la littérature, la musique, la danse , la sculpture et la peinture, j’ai eu ce professeur de la 6ème à la 3ème, c’était le seul prof qui arrivat dans la cour de récréation le matin avec des branches d’arbre sous les bras, un tableau…Nous écartions les bureaux de la salle de classe et nous improvisions les 4éléments sous sa gouverne, c’est grâce à lui que l’ai découvert la musique de Pierre Henry ( messe pour le temps présent à l’époque), les romans de Jean Giono, où nous correspondions avec son épouse, les collages, le film La strada de Fellini etc… Et c’est grâce à toute cette ouverture que j’ai voulu devenir artiste, et plus particulièrement danseuse, sur les 24 élèves que nous étions, 12 ont emprunté une voie artistique que ce soit dans la musique, la danse, le théâtre ou les Beaux-Arts…Je lui suis infiniment reconnaissante de tout le bonheur vécu durant cette scolarité dans sa classe.
Le mouvement et l’énergie ont toujours été importants pour moi, désir de m’élever, de chercher l’harmonie dans les gestes, besoin de canaliser mon énergie , importance de l’univers sonore, des formes, des rythmes, besoin d’interpréter des sensations avec mon corps, la musique est pour moi une source d’inspiration pour le mouvement .Toute petite, je me sentais différente des autres, j’écoutais beaucoup et je parlais peu, je rêvais de m’échapper de ce monde, la lecture de livres, le dessin m’ont aidé à m’ouvrir et à essayer de comprendre comment le monde arrivait à tourner malgré toutes ces souffrances, j’avais envie d’aider à le supporter en apportant un peu de joie et un besoin d’embellir la vie ou de dénoncer son absurdité. Mon premier choc est lorsque à l’âge de 10 ans je suis allée voir une pièce de théâtre avec l’école à la Comédie de Saint-Etienne : Woyszeck, j’ai su immédiatement que je voulais faire ça, être sur scène, j’ai eu un choc esthétique et émotionnel, issu d’une famille qui n’allait pas du tout au théâtre ni au spectacle, j’ai dû lutter seule pour arriver à vivre ma passion, je me suis heurté à l’incompréhension et au déni, j’ai fait plein de petits boulots pour me payer mes cours de danse et ensuite ma formation, j’ai eu la chance de très vite intégrer une compagnie de danse, mon 1er cachet , c’était au Festival International de danse de Montpellier en 1984.
J’ai été danseuse contemporaine professionnelle une dizaine d’année et puis j’ai passé une audition pour le rôle d’Ismène dans la pièce « Antigone » de Sophocle à Nîmes pour la cie Latitude 43 , j’avais envie de faire du théâtre , où plutôt de théâtraliser le mouvement,( voilà aussi pourquoi mon rêve était de passer l’audition pour rentrer dans la cie de Pina Bausch, je ne suis pas allée passer l’audition par manque de confiance en moi) , et depuis les expériences et l’aventure théâtrale se sont déroulées jusqu’à aujourd’hui où j’ai envie de continuer d’explorer de nouvelles formes notamment le rapport entre le jeu, le corps, l’image et la musique. »
Christine